Études

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Études

De nombreux enseignants le savent d’instinct: un enfant qui fait régulièrement de l’activité physique sera plus réceptif, plus concentré.

N’empêche, les études sérieuses sur le sujet sont rares. Des chercheurs québécois se sont donc penchés sur la question, et ils sont formels : si le sport bénéficie à tous, à l’école, les avantages sont encore plus grands pour les enfants avec un trouble du déficit de l’attention. Voilà la conclusion à laquelle en est venu Philippe Simard, étudiant à la maîtrise en kinésiologie à l’Université Laval, soutenu dans son travail par la Dre Leila Ben Amor, pédopsychiatre à l’hôpital Sainte-Justine et professeure à l’Université de Montréal.

D’autres recherches démontrent même que quelques minutes d’activité physique peuvent aider les enfants souffrant du TDA/H à ignorer les distractions, à rester attentifs à leurs tâches et à améliorer leurs résultats scolaires.

Le neuropsychologue  et conférencier Benoît Hammarrenger¹, Ph.D souligne qu’il faut travailler avec le besoin de bouger, et non contre celui-ci.  Pour l’enfant atteint du TDAH, bouger est un besoin. Il cherche à attraper tout ce qui est à portée de main pour le manipuler (voire le désintégrer), il gigote sur sa chaise, se tourne et se retourne, sautille sur place, cherche à se lever, etc. Lorsque l’on s’arrête à comprendre le fonctionnement du cerveau, on arrive à une découverte fascinante : neurologiquement, bouger stimule l’attention!

En effet, un lien anatomique existe entre attention / auto-contrôle et motricité puisque la partie frontale du cerveau prend en charge ses deux groupes de fonctions. Ainsi, en raison de la proximité anatomique, de nombreuses connections neuronales existent entre la section “attentionnelle” et la section “motrice” du cerveau. Puisque les neurones de ces deux aires cérébrales sont connectés, lorsqu’une section est activée, l’autre risque de l’être également. Ainsi, les neurones des aires motrices qui envoient un influx nerveux aux muscles pour les activer, projettent également des signaux électriques qui vont activer l’aire attentionnelle du cerveau. Comprenant cela, l’agitation d’un enfant en classe nous apparaît soudainement sous un tout nouveau jour : l’enfant qui s’agite en classe ne cherche pas à déranger et à être “tannant”, il cherche au contraire à être attentif! Le fait de bouger devient son meilleur recours pour éveiller la partie attentionnelle de son cerveau et pour rester à l’écoute de son enseignante! Inversement, si on demande à cet enfant agité de cesser de bouger et de s’asseoir correctement pour écouter, on risque alors d’éteindre la portion attentionnelle de son cerveau, qui dépendait de l’activation motrice pour rester activée.

Ainsi, nous devrions réorienter notre approche de l’enfant TDAH afin de travailler AVEC son besoin de bouger, en canalisant celui-ci de manière acceptable, plutôt que CONTRE ce même besoin, en imposant à l’enfant une position d’écoute statique et passive.

¹Benoît Hammarrenger est fondateur de la Clinique d’Évaluation et Réadaptation Cognitive (CERC)

La réalité scolaire 

Pendant l’année scolaire,  plusieurs parents accepteront la suggestion du Ritalin ou autre psychostimulant pour aider leurs enfants souffrant du trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivité (TDA/H).  Toutefois, d’autres parents seront récalcitrants à donner une médication à leurs enfants. D’autres enfants devront arrêter car ils éprouvent plusieurs effets secondaires et pour certains, la médication n’aura pas les effets voulus sur l’élève.

Si les enseignants connaissent les vertus de l’activité physique, il faut admettre que la grille matière ne laisse pas beaucoup de temps pour en faire.

Il y a évidemment les cours d’éducation physique, les récréations, les activités au service de garde et certaines activités parascolaires.   Malgré tous les efforts de l’école, ceci semble insuffisant pour la réussite des enfants ayant un TDA/H.

On recherche des solutions

Plusieurs écoles ont tenté de faire bouger les enfants en classe. Certaines écoles ont installé des vélos stationnaires. L’idée était très bonne, mais le vélo stationnaire émettait du bruit et dérangeait les autres élèves de la classe.

Pour résoudre ce problème, on a mis le vélo stationnaire dans le corridor. Le problème c’est que l’élève ne pouvait plus suivre ce qui se passait en classe.

De plus, l’enfant qui pédale en classe ou dans le corridor ne peut faire de travail car le vélo stationnaire n’est pas adapté puisqu’il n’y a aucune surface pour travailler.